Bitter Hairy Sysadmin

Surtout, surtout, ne devenez jamais sysadmin. Vous allez vous bouffer les couilles.

26.1.06

C'est pas tant le travail...

J'ai du travail.

C'est merveilleux, non ?
Je veux dire, en ces temps d'insécurité sociale, de chasse aux sorcières^dwchômeurs, avoir un travail c'est un peu une chance inespérée. Mais bon, faut pas se leurrer, on fait un travail de merde.

Les gens ne viennent que quand rien ne marche en hurlant que ça fait 2 semaines qu'ils se plaignent (mais pas à toi, ça serait trop simple), te traite comme une sous merde parce qu'ils ne comprennent pas pourquoi on a désinstallé smiley central après la troisième descente pour désinfecter la machine de tous ses spywares.

Mais le pire...c'est quand les collègues s'y mettent. Je veux dire, se faire traiter de branleur par un luser qui croit que je n'existe que pour lui changer son mot de passe ou faire fonctionner son windows, passons. Mais qu'un gars qui fait le même boulot que moi s'amuse à ça...

Genre insinuer que je passe mes journées à jouer aux jeux vidéo. Ou me pourrir la vie en me prenant pour un débile profond dès que je ne suis pas d'accord avec lui. Ou s'amuser à ouvrir cette putain de fenêtre de merde alors qu'il fait 5 degrés max dehors.

C'est pas tant le travail qui est dur...c'est l'environnement de travail =___=

5.9.05

...

Any time tomorrow, I will lie and say I'm fine.

20.6.05

Quand je vous disais que j'étais aux frontières du réel...

Foulala...ca fait combien là ? Presque 5 mois ?

Faut dire, j'ai pas trop trop chômé. Enfin, si, un peu quand même.

Le truc dont je ne pouvais pas parler, vous vous rappelez ? Bein maintenant je peux.

En gros, j'ai découvert les joies du capitalisme. Pas le petit capitalisme, genre on engage des stagiaires (environ une dizaine) qu'on paie au lance-pierres (genre 150 euros par mois) pour faire le travail d'un employé "normal". Non, celui là je l'ai cotoyé un an et demi, j'avais compris ma douleur. (Hey, les gars, pas besoin de délocaliser en inde, hein, vous montez votre boîte où vous êtes le seul salarié, et vous n'engagez que des stagiaires).

Braiffe. On m'a gentiment proposé de me baisser mon salaire de 25%. Tout en profitant de ma baisse de salaire pour augmenter un collègue du même montant qui m'a été enlevé. (normal, toujours déshabiller Paul pour habiller Jacques, c'est la règle numéro un en entreprise, et ca n'engendre pas de tensions sur le lieu de travail)
"Ah bah oui, tout marche bien maintenant, donc t'as moins de travail, c'est normal de te baisser ton salaire". Grace à qui ? (non, non, ne répondez pas "grace à ton cul")

Et si je refuse, bein la porte, quoi. "Licenciement économique", pour être précis. Autres raisons invoquées :
"Il est normal de licencier des gens pour gagner plus d'argent" (et le code du travail, ducon ?)
"Je ne vois pas ce qu'il y a d'illégal à baisser ton salaire, ça n'a rien d'une modification de contrat, c'est tout à fait normal." (Ah, c'est donc ça un CDI ? C'est quoi la différence avec un intérim alors ?)

Alors là, vous me direz : "oué, mais t'es aigri parce que tu t'es fait virer, faut rester compétitif, etc."
Sauf que la boîte a atteint les objectifs l'année précédente.
Sauf que ma baisse de salaire servait à augmenter un de mes collègues/supérieurs (celui qui part en weekend en me laissant tout le sale boulot, btw).
Sauf que c'est un peu moyen légal, toussa.

Donc je me suis retrouvé à devoir chercher du taf. Et à devoir préparer mon départ. Et à supporter la connerie de certains de mes collègues (ca fera un excellent post).

Bon, dans les faits, ca a pas été trop dur, vu que j'ai fait la bagatelle de 1 jour de préavis(c'est beaucoup, non ?)...Sauf que ca a trainé pendant 3 mois avant d'avoir une lettre de licenciement.

Au final, une situation pas du tout stressante, qui ne rend pas du tout aigri, et qui permet de se quitter en bons termes.
Jusqu'au bout ce boulot m'aura fait chier, en gros.

26.1.05

The more time I spend here, the more my life is surreal.

J'aimerais bien vous en dire plus, mais la situation actuelle est tellement surréaliste et incroyable (dans le mauvais sens pour moi, hélas) que j'attendrai que les choses se tassent pour tout raconter dans les détails.

13.1.05

De la multiplication des pcs (ou : Je ne suis pas encore un full metal alchemist, capable de faire surgir une machine du néant)

Si vous avez lu le reste des posts, vous savez déjà que la gestion du matériel est calamiteuse.
(le premier qui me dit que c'est de ma faute, bein....il aura tort, c'est tout)

Heureusement, j'ai une solution. (logique pour tout le monde, j'espère).

Je vais louer un poste pour un mois. Je préviens donc la comptable, parce que je suis gentil et tout. (et que je n'ai pas envie de me faire engueuler par la suite).

Gentille comptable, donc, me répond qu'il y a un portable qui ne sert à rien. Sauf que moi, je l'utilise. Je l'utilise en journée pour faire des tests depuis une connexion extérieure pour nos sites, par exemple. Je l'utilise pour faire tourner deux trois calculs, ou pour télécharger des bonnes grosses docs pdf qui mettrait deux heures autrement. (connexion de merde, si vous vous rappelez).

Je l'utilise le soir parce que j'en ai marre d'utiliser _mon_ ordinateur perso pour monitorer les serveurs ou me connecter à distance, ou devoir m'envoyer les trucs sur lesquels je bosse par mail. Faut vraiment être con aussi, vouloir privilégier le confort d'utilisation à l'emmerdement maximum. (et en plus, j'ai un mac, donc pour bosser avec des applis pc, c'est un peu pas évident.)

Et comme en plus ce portable doit être là tous les jours, vu que c'est un portable de _spare_, bein ca veut dire que ca sert à rien d'avoir un portable de spare. En effet, la loi de l'emmerdement maximal étant ce qu'elle est, si la stagiaire récupère ce portable, je ne donne pas deux jours avant que le portable de l'un des directeurs se vautre salement (genre, tombe de toute la hauteur de son utilisateur, se fasse voler, voit sa carte mère cramer) et que je doive encore une fois jouer au jeu des pcs musicaux.
(le jeu des pcs musicaux est très drôle : vous prenez plus d'utilisateurs que de pcs, vous lancez la musique. Quand vous coupez la musique, l'utilisateur qui n'est pas devant sa machine a le droit de rentrer chez lui sans toucher sa paye de la journée)

(nota : et ca me fait chier de lui prêter. Il faut le dire.)

Et puis bon, gentille comptable est certes très gentille, mais le stagiaire qui arrive dans 15 jours, il a quoi ? Bah oui, parce que si on ne loue pas pour l'un, on ne loue pas pour l'autre, pas deux poids deux mesures non plus.

Bref, plus je vois comment le matériel est géré, plus j'ai peur de voir la gestion des ressources humaines. (quoique, rien qu'un bref aperçu m'a déjà dégouté à vie...)

12.1.05

Bon, moi je retourne me coucher.

Des fois quand je prends le métro, je regarde les énormes placards, moches, omniprésents, imposants, inévitables, aggressifs, qui parsèment les murs de notre glorieux système de transports public. (que je critiquerais une autre fois, en créant, je sais pas moi, un blog intitulé bitter hairy subway user).

Donc je les regarde. Et je vois des opérateurs proposer des débits de 1 mega. 2 mega. megas à ma droite. 8 à gauche. 15 devant moi. Qui surenchérit à sa propre enchère avec 20 mégas, adjugé vendu. Et ça me fait ricaner doucement. Enfin, rire jaune plutôt. Parce qu'il faut dire qu'ici [dans ma boîte], on aimerait bien avoir 2 mégas.
Du coup, vous vous demandez : mais quel est donc ton débit, mon jeune homme ?

Simple : 512 kb/s, en symétrique, et garanti. Pour deux agences. Pas par utilisateur, hein. Pour deux agences, l'une à Paris, et l'autre en province. Ca fait peu quand on sait qu'on a environ 60 utilisateurs pour se partager ça. 60 utilisateurs qui se plaignent parce que c'est trop lent. (sauf les 3 ou 4 qui trainent sur les sites de fesses et qui télécharge via Bittorrent et autres joyeusetés p2pesques, dont je ne ferais pas le procès ici, parce que ce n'est pas le propos, tout simplement)

Du coup on me tanne le cuir pour améliorer les choses. Moi, je négocie avec notre contact commercial chez la firme de télécommunications qui porte le nom d'un modèle d'arme à feu très connu, pendant 6 mois, parce que le prix est toujours trop élevé pour la direction.

Et au bout de 6 mois, j'arrive à arracher le 2 mega symétrique, garanti, etc pour 150 euros de plus par mois. (ce qui est pas mal)
Et le truc qu'on me répond, c'est que :
- on doit faire des économies, en quoi c'est rentable d'augmenter le débit ?
- c'est pas le moment, fin d'année/début d'année, etc. Bon, ca fait 6 mois que c'est pas le bon moment, hein, mais on est plus à une connerie près.

Bref. On me propose d'installer une ligne adsl toute con avec ip fixe. Why not, hein.
Mais à 30 euros par mois, sans aucune garantie de rétablissement ? Sans débit garanti ? Avec tout le load balancing à gérer ? (nota: le load balancing, c'est de faire en sorte d'allouer dynamiquement de la bande passante à chaque utilisateur, plutôt que de filer un 60e à chacun, qu'il soit sur le web ou non) Le VPN à remonter ? La même chose à faire dans l'agence de province ?

J'adore ce métier où je suis censé donner un avis technique sur les choses, mais où personne ne l'écoute et me rétorque : oui mais machin il propose 15 mégas pour un sac de cacahuètes par an.

10.1.05

J'aime pas...

J'aime pas windows.

Normal. Après le nombre de nuits blanches passées à remonter des serveurs win2000, je commence à saturer. Après le nombre de machines à déplanter, ou le serveur de mails qui plante invariablement le dimanche (histoire de se lever à 6h du matin le lundi pour le redémarrer), on en viendrait à croire que je suis né un vendredi 13. (on me fait signe dans mon oreillette que c'est un mardi 11, tant pis).

Mais je m'entête. Pas trop le choix non plus, vous dirais-je : cet entêtement m'est imposé.
Ca sera du full windows, ou presque. Bien sûr, les collègues rient un peu jaune quand je leur montre l'uptime d'une des machines linux installées : Demain cela fera très exactement 9 mois moins 10 jours qu'elle n'a pas été redémarrée. Et cela fait aussi 9 mois moins 10 jours que je l'ai démarrée pour la première fois.
Vaudrait mieux ne pas se prendre les pieds dans le tapis (ou les câbles électriques, en fait, vu qu'il n'y a pas de tapis) à proximité de l'onduleur. Ca casserait l'uptime. Et c'est _mal_ (un peu comme croiser les effluves, mais en pire).

Faut reconnaitre que c'est pas un boulot facile. On traîne souvent pas mal de casseroles à son actif. Des couscoussières même, vu leur taille. Allez, soyons fous, des marmites. Faut croire que les gens ont tous lu Nietzsche, et sont parfaitement conscients que l'acte de mémoire s'effectue plus facilement dans la douleur. (d'avoir perdu une journée d'exploitation, tous ses contacts, tous ses mails, son impression ultra urgente, etc).

On ne s'étonnera pas que quelque fois (souvent), j'aille au boulot dans un état d'esprit assez mélancolique. On regrette de ne pas être devenu dessinateur, finalement. On se change les idées en regardant de-ci, de-là. On fait de l'oeil à la jolie jeune fille en robe rouge, qui est toute heureuse de commencer sa journée. On se prend un mec pressé en pleine poire, vu qu'on regardait la jeune fille, mais pas le monsieur qui venait d'en face. (ca rend heureux d'être piéton, ce genre de trucs)
On se rappelle sa dernière visite à Lyon, et cette question existentielle : Le tunnel sous Fourvière est-il en dessous de la Basilique (de Fourvière, suivez un peu) ?
(on remarquera que les synapses du sysadmin se déconnectent d'elles même au fur et à mesure).

Bon, 9h30, il est temps de faire un unset('Schtroumph Grognon') et de se mettre à sourire pour cette journée qui m'attend.




Pour ceux qui ont trouvé un petit je ne sais quoi de bizarre à ce post, allez voir là bas

4.1.05

Une organisation à toute épreuve

Je suis le nouveau Jésus.

Sisi.
Pas à cause de la barbe. Ou des cheveux qui ont un peu trop poussé ses derniers temps. pas non plus parce que j'aime bien dormir en croix, qu'on me vend pour 30 pièces d'argent, que j'essaie de pipoter tout le monde en faisant croire que j'ai du vin à la place du sang. (quel alcoolo ce Jésus quand même).

Non, rien de tout ça. En fait, je suis un faiseur de miracles.
Pour cela il me faut environ 1 assistant (une directrice par exemple) et 3 sous assistants.(des stagiaires, par osiris..euh non, exemple aussi)

Sachant qu'il n'y a que 2 machines de disponibles, comment octroyer à chacun de ses stagiaires un outil de travail qui ne dépende pas uniquement de deux pots de yaourt et d'une ficelle, de crayons et d'un bloc papier ?

Et bien on va multiplier les pains. Je veux dire, les poissons. Je veux dire, les PC. Vala.

Je travaille donc dans une boite où la seule manière de gérer l'afflux de stagiaires, c'est de compter sur un miracle de ma part.
Génial, non ?

24.12.04

Joyeux Noel (toussa, toussa)

Oé, joyeux Noel les enfants !

Période propice à l'amusement, la joie de vivre, les cadeaux et le sur consommérisme à outrance qui réveille en chacun de nous le gamin pourri gaté qui n'a jamais eu son action Barbie-joe.

Occasion aussi de bénéficier des largesses proverbiales de notre bien aimé big boos (ne vous méprenez pas, je l'aime bien, hein. C'est juste qu'il n'a pas trop l'air de savoir ce qu'est notre existence "ici bas" (sic) ).

Dont acte : 2 jours de RTT obligatoires le 24 et le 31 décembre. Que je complète avec 4 jours de congés pour m'octroyer une douce semaine de repos (ou pas).

Sauf que.
(j'aime bien "sauf que", ca résume ma vie on dirait).
Sauf que l'on doit mettre en place un site pour un grand compte lundi 27. Du coup, le lundi a sauté.
Sauf que la copie des fichiers n'a été faite que le jeudi soir parce que le chef de projet ne voulait pas le faire avant parce qu'il finissait de développer.
Sauf que du coup, loi de Murphy aidant, le site ne marche pas. Et que je me retrouve jeudi 23 à me casser à 21h15. Et que je dois y retourner le lendemain (24 décembre) à 14h.
Un problème de config réseau en moins (localhost n'existait pas, ou du moins ne pointait pas sur 127.0.0.1/8...pas pratique quand on se connecte à une BdD), une erreur spottée en plus (la génération des mots de passe des comptes utilisateur qui était fuckée) et le site est opérationnel.
Grâce à moi, vu que le chef de projet ne s'est pas pointé à 14h, lui. (branleur)
Il ne s'est même pas pointé du tout (branleur bis).

Et du coup, bein j'y retourne lundi matin.
Je crois que sculpteur de coquilles d'huitre, ca a l'air pas mal au final comme projet professionnel.

PS : Soyez sages les enfants, sinon le père Noël et noos viendront chier dans votre cheminée (comme dans cette merveilleuse pub que l'on peut voir dans le métro)

20.12.04

Allez, tiens, t'as bien mérité une compensation.

Déjà, un truc qu'il faut avouer, c'est que la majorité de mon boulot s'effectue le soir, voire la nuit, voire les weekends, voire quand je suis malade.

Je vous calme tout de suite, j'ai pas encore réussi à créer le méga script perl qui monitore tous les serveurs, réinstalle windows quand ca plante, et qui en plus t'apporte le café le matin, avec une petite gaterie sous le bureau pour te réveiller en douceur. (même si j'aimerais bien)

Non, c'est juste que le principal de mon boulot doit se faire selon une règle bien précise : l'emmerdement minimum des utilisateurs...par contre moi je peux me branler.

Donc en gros, si un serveur plante alors que je suis au lit avec 39.5, mon portable va sonner parce que ces golios ne peuvent pas péter sans que je ne sois là. (heureusement d'un autre côté, sinon je ne serais pas payé). Si je dois me fader la migration des 30 postes commerciaux de mac OS9 à winXP, je dois calculer avec les rtt des utilisateurs et revenir plusieurs samedis d'affilée. Si je dois faire une réinstall complète sur un serveur parce qu'il rame tellement que même la sauvegarde prend trois ans, ca sera pas avant 19h.

C'est ce dernier cas qui s'avère le plus intéressant.
Le serveur de développement est une sombre merde sous win2k serveur. Tellement merdique que le disque n'a jamais été défragmenté en 3 ans. Tellement merdique que copier un giga et demi de données prends 6h. (ca la fout mal pour la sauvegarde).

Tellement merdique que votre serviteur propose une idée de génie (la moins pourrave, surtout, vu la situation) : format/réinstall. Classique avec windows, surtout vu l'état du disque.

J'arrive à 9h ce jour là, tout va bien se passer.

Sauf que. Il faut commencer à 19h30, parce que les développeurs bossent dessus en journée. (z'ont qu'à pas faire du .net).
Sauf que le temps de copier toutes les données (bdd, sites en développement, etc) il est déjà 3h30 du matin.
Sauf que je finis à 7h30 du mat.
Sauf que forcément, quand tu remontes une config IIS à 7h du mat, t'as pas l'esprit très clair, et t'oublie des sites. (c'est vrai qu'un httpd.conf, ca serait trop simple pour les ingénieurs de billou).
Sauf que t'habites à une heure de métro, et que du coup, ca sert à rien de te casser pour te faire rappeler à 9h quand les développeurs arrivent.
Sauf que tu te retrouves à te casser à 12h. Après 27h non stop de boulot.

Et que ta seule compensation, c'est une pizza pepperoni lovers livrée à l'agence aux frais de l'agence (et encore, faut se battre avec la compta pour la justifier) et une demi journée de repos.
Repos obligatoire, vu que tu tombes dans les vapes, car tu n'as rien mangé le matin, et que tu es debout depuis 29h.

<3 <3 mon boulot <3 <3
O/~~~~
yeah \0/

17.12.04

Y'a rien de plus con qu'un utilisateur d'Office (tm, copyright Microsoft, all rights reserved, dtc avec du gravier)

Comment s'amuser facilement au bureau ?

Très facile : on prend un commercial à la bourre dans sa reco (recommendation, espèce d'infâme truc pipo-commercialo-créatif à destination du client d'une agence de pub), qui bien sûr fait sa jolie reco (espèce d'infâme...etc, pour ceux qui ne suivent pas) avec powerpoint, le meilleur outil de mise en page du monde.

Le joli petit document fait la bagatelle de 61 pages, pour un poids total de 51 megas et des brouettes. (super important : ne mettre que des illus haute def dedans, sinon c'est pas drole, et ne pas compresser le doc en pdf basse def de 4 mégas).

Ce gentil commercial va vouloir l'imprimer, donc on a besoin de'autres ingrédients :
- un délai limite, genre il doit voir le client avec 10 exemplaires dans 2h.
- un réseau plus que limite. Du 100 mbits qui se vautre pour atteindre moins de 10mb, ca sera très bien.
- Un OS qui n'est pas capable de traiter correctement un travail d'impression.

On touille bien le tout, on laisse reposer, et on se retrouve avec au final :
- Un commercial complètement paniqué parce que sa réco sort au rythme d'une page à la minute (grand max), et qui coupe à la 50e page.
- Un rip (l'ordinateur qui gère les impressions envoyées par tous les petits windows pour les envoyer au copieur) qui se chie dessus car il s'est mangé au total la bagatelle de 8 gigas de données (qu'elles soient arrivées à destination ou qu'elles se soient vautrées en route parce que l'admin a killé le job). Résultat, j'attends encore le technicien xerox pour qu'il me restore l'OS du rip...qui est rip, lui aussi. (ahahah, ce que je suis drôle, tuez moi, vite.)
- Un sysadmin qui se dit que finalement, l'ébenisterie sur contreplaqué, ca doit être bien cool comme métier.

J'ai vraiment un job formidable

Petite scène pas si exceptionnelle que ça.

Après maints déboires sur un serveur (sombre histoire de raid qui ne monte pas, et qu'il faudrait remonter et c'est la merde, enfin bref) arrive environ 17h30 un vendredi.

Mon chefaillon/collègue se pointe en nous demandant au chef de projet et à moi si ca va prendre longtemps pour remonter le serveur. Banal.

On ne se bile pas trop, ca sera fait, on sait pas trop quand. Au pire on finira lundi matin.

Mais là...là...ce con me tue. Pas le petit meurtre, genre une balle en pleine tête, bien propre et tout. Non, plutôt me retrouver tabassé à mort dans un parking un vendredi soir avant les vacances, et me laisser crever avec la colonne vertébrale pétée, en train d'agoniser 1 semaine avant que le concierge retrouve mon cadavre.

C'était pas très dur en fait, il a suffit de quelques phrases laconiques :
" Mon petit bhs, vous allez remonter le serveur, hein ?
- Bien sûr, surtout que je me casse dans pas très longtemps, donc au pire on finira lundi.
- Ca va pas être possible, je te rappelle que tu as un poste à responsabilités, tu ne te casseras que quand ca sera fini.
- Oé, enfin t'es gentil, moi je bosse pour vivre, je ne vis pas pour bosser non plus. J'avais un peu prévu des trucs plus glamours pour mon vendredi soir.
- Ca c'est pas mon problème. Bon, les gars, je pars en weekend (parce que ce putain de connard me refuse mon vendredi soir alors que lui se casse en weekend ? priceless.) je veux que ca soit up pour lundi matin dernier délai, démerdez vous."

On se dit que j'éxagère, que c'est pas possible...bein si.

On s'allume une clope (j'avais arrêté, je suis passé à un paquet/jour en 2 mois...génial), on fait gueuler Shéna Ringö et on retrousse ses manches...sauf qu'en fait j'ai rien à faire. Bah oui. Le chef de projet touche à mort en unix, il se configure son petit mysql, son apache et tout comme un grand avec les options qu'il veut. J'ai eu 3 lignes à modifier lundi matin dans son smb.conf, mais bon, ca ne m'a pas empêché de me casser à 20h30 un vendredi soir.

Boulot de merde, tiens. Je pense que je vais réactiver l'option always_bcc sur une de mes adresses dans pas longtemps.

Vous voulez me faire chier ? Je vais me la jouer BOFH.

PS : Juste un petit edit suite à une question qu'on m'a posée (et une qu'on ne m'a pas posée) : always_bcc est une option dans un des logiciels de notre passerelle mail qui envoie une copie de chaque mail transitant par la passerelle (donc tous) vers une adresse de mon choix.
Toujours pratique.

Quant au BOFH, c'est le bastard operator from hell : le sysadmin démoniaque, qu'il vaut mieux avoir pour ami que pour ennemi.

pourquoi un nom pareil ?

C'est vrai ça, d'abord ?

Déjà, on se doute bien que les gens qui viendront ici ne seront pas là pour la beauté de ma prose, qui a déjà fait bander plus d'un abribus. (même si.)

Non, tout simplement parce que je trouve que ça résume bien ce que je pense être une généralité, ou tout du moins mon cas personnel.

Je suis administrateur systèmes et réseaux, je suis barbu (surtout par flemme, flemme qui découle de mes horaires totalement inordonnés...more to come later) et que je suis rapidement devenu aigri.

Aigri, genre à troller par plaisir sur des forums, à vouloir envoyer chier les utilisateurs (mais je ne le peux pas, toujours sourire, les enfants, règle numéro un), à se dire que finalement, carreleur au black, c'est un métier d'avenir.

C'est là le drame de ma vie, et la principale raison d'être de ce blog, relater mes déboires au sein d'une agence de communication, et j'espère trouver là une soupape pour me débarrasser de tout ça. Ou à défaut prévenir les générations futures : sysadmin ca pue.